
Suite au reconfinement, un certain nombre d’étudiants en écoles de management se mobilisent afin de bénéficier d’un remboursement partiel des frais de scolarité, invoquant la mise en place massive des cours à distance, les risques importants de décrochage scolaire et de précarité étudiante. Les 9 membres du Conseil du Chapitre des écoles de management de la CGE, dont fait partie ICN Business School, ont décidé d’écrire une lettre ouverte afin d’apporter une réponse aux requêtes des étudiants.
« Depuis quelques semaines, des questions et demandes relatives aux droits de scolarité dans les Grandes écoles de management ont pu émerger ça et là. Ce mouvement a pris naissance aux Etats-Unis, car depuis le confinement de mars dernier, les cours dans l’enseignement supérieur sont délivrés dans un format différent de celui qui prévaut en France, les campus sont fermés et il n’y a pas ou peu de soutien accordé aux étudiants. […]
Certains étudiants français ont parfois repris cette demande. Cependant, la situation est peu comparable, puisqu’en France tout a été mis en place par les écoles, en concertation avec le Ministère de l’Enseignement Supérieur de la Recherche et de l’Innovation (MESRI) afin de conserver les campus ouverts, qu’il s’agisse des contacts permanents, des services, des enseignements à distance ou encore de l’accompagnement des étudiants isolés ou en difficulté. Cela s’est mis en place à partir de mars et est désormais fortement développé dans toutes les Grandes écoles, qui ont conservé une partie de leurs interventions en présentiel.
C’est pourquoi nous souhaitons ici expliquer comment s’opère l’allocation des ressources dans nos écoles, et revenir sur la différence qui existe entre nos modèles pédagogiques et les modèles anglo-saxons. Ceci afin de rassurer les familles et les parties-prenantes sur le débat toujours pernicieux des droits de scolarité dans les établissements privés.
De quoi parle-t’on ? Il faut tout d’abord dire que le coût des études en écoles de commerce françaises ne couvre pas le coût réel moyen de formation des étudiants. Pour compenser l’écart entre prix facturés et coûts réels, les écoles françaises allaient, par le passé, chercher des compléments de financement en particulier auprès des Chambres de Commerce. Elles le font désormais, via la Taxe d’Apprentissage (TA), la formation continue et les financements privés. […]
Que s’est-il passé en France depuis mars dernier ? Contrairement à ce qu’on pourrait penser, les cours à distance ne coûtent pas moins cher que les cours en présentiel. Dans les faits, ils coûtent même plus cher, et il est ici important de souligner que le surcoût n’a pas été répercuté dans les frais de scolarité. Pourquoi ce surcoût ? Car les écoles françaises ont massivement investi non seulement dans les mesures sanitaires mais aussi et surtout dans des nouvelles technologies éducatives, dans le réaménagement de leurs espaces pédagogiques, pour mettre en place des cours en distanciel qui soient interactifs, qualitatifs et qui permettent aux étudiants aussi de travailler en groupes où qu’ils soient, en France ou dans le monde. […]
[…]Les membres du Conseil du Chapitre des écoles de management de la CGE : Alice GUILHON (Skema) – Christophe GERMAIN (Audencia) – Stephan BOURCIEU (BSB) – Frank BOURNOIS (ESCP) – Emmanuel METAIS (Edhec) – Françoise ROUDIER (ESC Clermont) – Jean- François FIORINA (GEM) – Florence LEGROS (ICN) – Francis BECARD (SCBS)

ICN Business School du temps de la COVID-19
